8 mars 2019 - Grenville-sur-la-Rouge
En août 2018, la maladie débilitante chronique (MDC) a été découverte dans une ferme de cerfs rouges dans la municipalité de Grenville-sur-la-Rouge. Cela a résulté en une importante campagne, parrainée par le gouvernement, visant à tuer autant de cerfs de Virginie que possible dans la ZIC (Zone d'Interventions Contrôlées). Ceci a eu cours afin de tester la contamination potentielle des cerfs sauvages et de réduire la densité autour de la ferme contaminée, évitant ainsi la propagation de la maladie dans la population sauvage. Cela a entraîné une énorme élimination des troupeaux de cerfs locaux qui prendront des années à se rétablir (1 200 cerfs avaient été abattus au 10 décembre 2018).
En raison de cette situation désastreuse, la préservation et l'amélioration des facteurs environnementaux influant sur la survie du cerf sont d'une importance vitale pour un rétablissement rapide. Le maintien et la qualité des ravages des cerfs dans et autour de la zone touchée revêtent une importance particulière, étant donné qu'au Québec, ces zones constituent un habitat essentiel pour le cerf de Virginie vivant à la limite nord de son aire de répartition.
En hiver, les cerfs dans le nord se concentrent généralement dans des ravages offrant à la fois une couverture forestière et des éléments de terre offrant un abri contre les vents et la neige profonde. Ces concentrations plus élevées de cerfs entraînent la mise en place d'un réseau de pistes et des sentiers permettant de réduire davantage les coûts énergétiques, d'accroître l'accès aux sources de nourriture et de réduire la prédation en fournissant des voies d'évacuation. Les cerfs peuvent parcourir jusqu'à 20 km pour atteindre leur habitat d'hiver, mais une fois là-bas, ils se déplacent rarement à plus de 1 km. La survie en hiver est un équilibre très complexe qui implique de nombreux facteurs, y compris la sévérité des conditions météorologiques, les réserves de graisse, la qualité de nourriture, la disponibilité des aliments, les ajustements physiologiques, l'activité des prédateurs et plus encore. C'est également la période qui détermine si la gestation produira des faons sains et viables au printemps.
La population locale de cerfs représente une présence écologique et économique importante
dans la région. Il existe plusieurs ravages de cerfs de Virginie dans la municipalité de GSLR.
Les deux plus grands, le Ravage de Calumet et le Ravage de Pointe-au-Chêne, sont contigus et
chevauchent la ZIC où le nombre de cerfs a été réduit de manière sévère.
Les perturbations humaines, notamment le développement industriel, les transports et
l’extraction de ressources peuvent avoir des effets néfastes sur la faune. Des méta-études ont
montré que les réseaux routiers étendus, le trafic accru et les perturbations humaines peuvent
augmenter le nombre de collisions d'animaux, modifier les relations prédateur-proie et influer
sur la manière dont l'habitat est utilisé. On sait depuis longtemps que les cerfs de virginie
doivent être le moins dérangés possible en hiver et que tout harcèlement ou perturbation va à
l'encontre de leurs adaptations physiologiques et comportementales à long terme.
Le Ravage de Pointe-au-Chêne chevauche également le site de la mine Miller proposée par Canada Carbon
et le chemin Scotch. Il ne fait aucun doute que l'exploitation à grande échelle de la zone créera
des perturbations importantes en termes de bruit, d'équipement lourd, de volume de trafic et
d'altération de l'habitat sur une longue période (plus de 10 ans).
La création d'une nouvelle mine et d’une carrière avec tout ce que cela implique semble
déconseillée à un moment où la reprise de la population dépend du repeuplement des zones
situées à la périphérie de la ZIC. Enfin, une fois la crise de la MDC résolue, il conviendrait de
mener des études et de mettre en place de nouvelles politiques de conservation afin d'assurer
le rétablissement et la viabilité de cette espèce clé dans notre région.
C. Robinson, DEC (Tech. en gestion de l'environnement et de la faune), BSc, MSc (Biologie de la Faune)
https://mffp.gouv.qc.ca/poursuite-operations-surveillance-controle-2018-11-20/
8 March 2019 - Grenville-sur-la-Rouge
In August of 2018, the discovery of chronic wasting disease (CWD) was made on a red
deer farm in the municipality of GSLR. This resulted in a major, government sponsored
campaign to kill as many white-tailed deer as possible in the ZIC (Zone d’interventions
contrôlées); an action carried out in order to test for potential contamination of the wild deer and
to decrease the density around the contaminated farm, thus avoiding the spread of the disease
into the wild population. It has resulted in a huge decimation of local deer herds which will take
years to recover.(1,200 deer have been killed as of Dec 10, 2018).
As a result of this dismal situation, the preservation and improvement of environmental
factors influencing deer survival are of vital importance for a timely recovery. The maintenance
and quality of winter deer yards in and around the affected area are of particular significance,
since in Quebec, these areas constitute critical habitat for white-tailed deer living at the northern
limit of their range.
In winter, deer in the north typically concentrate in deer yards that provide a combination
of forest cover, and land features which provide shelter from winds and deep snow. These
higher concentrations of deer result in the establishment of a network of trails and runways that;
further help reduce energy costs, increase access to food sources and reduce predation by
providing escape routes. Deer may travel as far as 20 km to reach their winter habitat but once
there, they rarely move further than 1km. Survival over the winter period is a very complex
balance involving many factors; including weather severity, fat stores, food quality, food
availability, physiological adjustments, predator activity and more. It is also the period that
determines whether gestating does will produce healthy and viable fawns in the spring.
The local deer population represent an important ecological and economic presence in the
area. Several deer yards exist within the GSLR municipality, the two largest, Ravage de
Calumet and Ravage de Pointe-au-Chêne are contiguous and overlap the ZIC where deer
numbers have been severely reduced.
Human disturbances, including industrial development, transportation, and resource
extraction can have damaging effects on wildlife. Meta studies have shown that extended road
networks, elevated vehicle traffic and human perturbation can increase the number of animal
collisions, alter predator-prey relationships and influence the way in which habitat is used. It
has long been understood that deer should remain as undisturbed as possible in the winter and
that any harassment or disturbance is counter to their long term physiological and behavioural
adaptations.
The Ravage de Pointe-au-Chene also overlaps Canada Carbon’s proposed Miller Mine site and the Scotch Road. There is no doubt that the full scale exploitation of the area will create significant disturbance in terms of noise, heavy equipment, traffic volume and habitat alteration over a long period of time (more than 10 years).
The creation of a new mine and a quarry with all that this entails seems inadvisable at a time when recovery of the population is dependant on repopulation from areas in the periphery of the
ZIC. Finally, once the CWD crisis has been resolved, studies should be conducted and new
conservation policies established to assure the ongoing recovery and viability of this keystone
species in our region .
C. Robinson, DEC (Environmental and Wildlife Management Tech), BSc, MSc (Wildlife Biology)
https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/securite-sante-maladies/maladie-debilitante-chronique-cervides/
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